Maxime PASCAL

Ancien étudiant du master Design Graphique et d’Interaction promo 2017

Propos recueillis par Fantine Moncorger

Qui es-tu ?

Alors je m’appelle Maxime Pascal et je suis développeur front-end et directeur général de l’entreprise Aality.

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai fait un bac littéraire puis une licence communication infocom à Annecy (information, communication et hypermédia). Au départ, j’étais plus intéressé par la communication visuelle. Durant cette licence, j’ai pu faire trois stages différents. En 2è année de licence, j’ai fait deux mois de stage en mairie au service communication à côté de Lyon. J’ai pu faire du graphisme et de la communication pour la ville (affiches, flyers…). J’ai ensuite été prolongé d’un mois en CDD. En 3è année, je devais faire un stage à l’étranger obligatoirement. Je suis parti à Londres pour 3 mois de stage dans une agence en communication. C’était une sorte de journal en ligne sur des évènements musicaux. A partir de ce moment-là, je me suis rendu compte que le graphisme m’intéressait de plus en plus. J’ai intégré le master Design Graphique et d’Interaction à Valenciennes pour faire de la communication visuelle, du graphisme et du webdesign.

Est-ce que tu as eu des difficultés avec la barrière de la langue ?

Au début, un petit peu, surtout avec les accents londoniens : il parle assez vite. Le premier mois était légèrement difficile puis au fil du temps, avec l’habitude, on s’y fait.

Comment tu as découvert le web ?

Il y avait du web un peu dans ma licence mais j’étais super mauvais. J’avais déjà fait du html et on avait des cours de php avec un ancien master qui n’était pas pédagogue; j’étais complètement perdu et ça m’a dégouté un peu. En première année de master, on avait quelques cours de web aussi.

J’étais en recherche de stage et j’ai trouvé une petite agence de deux personnes dans la banlieue lyonnaise pour faire du webdesign et du développement web : je faisais les maquettes et ensuite je les intégrais. J’ai vraiment commencé à coder ici et je me suis rendu compte que cela m’intéressait et que j’y prenais beaucoup de plaisir. En 2è année de master, je m’intéressais encore aux deux domaines mais je continuais de coder pour progresser de mon côté. Pour mon stage de fin d’année, j’ai eu un entretien dans une grosse agence

de Lyon et je me souviens que le re cruteur m’avais dit : « on ne comprend pas si tu veux faire du web design ou du code » [ ] « je pense qu’il faut que tu te places pour tes prochaines candidatures ». Selon les agences, j’ai donc postulé dans les deux domaines. Après mes cherches sur Lyon, j’ai essayé de candidater à Saint-Etienne et j’ai postulé en tant que développeur: j’ai été finalement accepté dans l’agence Globules rouges. J’ai eu du temps pour progresser dans cette agence et vraiment me spécialiser en tant que développeur. L’agence était plus dans le print donc je suis venu en renfort pour le développement web et grâce à ma curiosité, j’ai pu m’auto former sur les sites internet.

Comment es-tu entré dans le monde du travail après ton master ?

J’ai été pris en tant que développeur chez Globules rouges en CDI. En général, le premier boulot est dur à trouver mais là j’ai eu de la chance. J’y suis resté 1 an et demi. On faisait beaucoup de sites pour des TPE/PME mais sans grand enjeux. Après j’ai postulé chez Trenta en CDI, une agence plus grande.

J’ai vraiment tout appris dans cette agence. La formation Trenta est assez direct mais c’est une bonne manière d’apprendre ; on se débrouille par soi-même jusqu’à ce qu’on y arrive. Pour ceux qui sont capables de se former et qui cherche par eux-mêmes, c’est un bon moyen. Tu progresses mieux, c’est assez efficace. C’est ici que j’ai rencontré mon associé, Rémi, qui est développeur back end. On a ensuite démissionné en plein post confiement pour créer notre boîte. On avait créé une plateforme de click and collect, « mes commerces ligériens » en lien avec les boutiques et commerçants de la Loire mais la plateforme n’a pas fonctionné.

Après plusieurs départs chez Trenta, on a eu un énorme réseau et on s’est mis en freelance. On a créé ensuite Aality et on a eu des demandes assez rapidement d’anciens collègues : je me suis rendu compte que ça me plaisait de faire cela à mon compte.

Quels sont tes missions chez Aality ?

Principalement du site e-commerce sur PrestaShop. On voulait plus se positionner sur des sites qualitatifs et rentables qui prennent 4-6 mois de développement. On fait faire les maquettes par un ancien collègue. Tout le processus global prend assez de temps pour sortir des sites marchands. On fait également un peu de WordPress, sur mesure (on crée entièrement le thème).

Comment ça fonctionne pour l’hébergement des sites ?

En général, on essaye d’héberger nous-mêmes nos sites ; on est chez OVH. On le fait par intérêt car en hébergeant par nous-mêmes, cela nous fait gagner du temps et ça ne nous coûte pas très cher. On évite également certains problèmes fréquents sur les sites.

Avez-vous des frais et quels sont-ils ?

Je dirais les locaux ; ce sont nos plus gros frais; c’est pour cela qu’on déménage prochainement (rires). On a également des frais d’assurances des locaux, des assurances des responsabilités civiles, les serveurs et un comptable référent. A titre personnelle, on a aussi une mutuelle vu que nous ne sommes pas salariés. Plus tard, les plus gros frais seront les salaires. Aujourd’hui, on profite du chômage pour se faire une trésorerie.

Quelle est la prochaine étape, les prochains objectifs ?

La prochaine étape est de pouvoir verser un salaire fixe à mon associé en novembre et en novembre de l’année prochaine, me payer un salaire. Chaque mois, on a des hauts et des bas en fonctions des clients et de certains projets qui demandent plus de temps donc on ne pourrait pas avoir des salaires fixes pour le moment. On a encore un peu de temps avec le chômage pour se rentabiliser.

Vous avez combien de clients en ce moment ?

Nous avons 7 clients en cours actuellement. Ce sont des projets de sites assez différents avec des demandes différentes.

Comment vous organisez vos temps de travail ?

On est sur des projets qui demandent beaucoup d’attention ; on connaît à l’avance notre planning. Pour s’organiser, on se donne

3 jours de travail à temps pleins par semaine pour avoir le temps de chercher des nouveaux clients le reste du temps par exemple. On suit un rétro planning avec toutes nos dates / heures pour connaître le nombre de sites qu’on doit produire sur une période donnée.

On a actuellement une vision jusqu’à juillet.

Quels ont été les points forts du master ?

J’ai plus appris pendant mes expériences et les stages. J’ai néanmoins découvert l’ux/ui design pendant ces deux années et c’était vraiment bien enseigné.

Et les points faibles ?

Ce qui m’a manqué dans le master, ce sont les cours pratique : c’était trop théorique pour ma part. J’ai été également surpris du système de sélection sur le master : certains étudiants n’avaient jamais utilisé les logiciels de PAO par exemple. De plus, je ne trouvais pas normal de privilégier les étudiants de licence d’arts plastiques de l’UPHF et de laisser de côté ceux qui venaient de la même formation mais d’une autre université.

Quelles sont tes sources de satisfaction ?

Dans mon travail ? Je dirais d’être à mon compte et d’avoir une certaine liberté. On a également des bons résultats pour un début : c’est prometteur !

Ce qui te déplaît ?

Éventuellement, je dirais les démarches administratives. Sinon, il n’y a rien d’autres qui me déplaît.

Quels conseils tu donnerais pour se démarquer dans les recherches de stages / emplois ?

Je dirais quelque chose d’assez classique mais les fautes d’orthographes dans les mails de candidatures sont à éviter. Il faut également soigner et détailler ses demandes. Pour les CV, surtout dans notre domaine, se démarquer en faisant de la veille et s’inspirer sur l’existant. Ne pas chercher à trop en mettre : aller à l’essentiel et espacer ses propos. Il faut aussi personnaliser chaque demande et ne pas faire des mails groupés. Il est également important d’utiliser ses réseaux sociaux pour divulguer et partager ses demandes. Et enfin, je dirais de ne pas craindre de prendre des portes : n’hésitez pas à rappeler et relancer les entreprises.